mercredi 31 août 2011

De la magnificence de la musique au son barbare...

Le doux rythme des accords faisait s’enchainer les sons mélodieux en une symphonie de sonorités colorées et joyeuses. On apercevait toute la clarté des notes les plus pures, accompagnés bientôt de la puissance sombre des basses donnant une résonnance à la musique, la soutenant de sa force. Un arc-en-ciel de noires, de blanches, mariant allègrement les instruments les plus divers. La joie et la chaleur des guitares orange et rouge, la mélancolie et la nostalgie des violons bleus et verts.
Les paroles avaient une saveur particulière, qui allait tantôt dans toute la force du salée, tantôt dans les délices du sucré… parfois une pointe d’amertume qui faisait chavirer le cœur et appelait une petite perle au coin de l’œil, après avoir mouillé les paupières… d’autres fois encore une pique acide réveillait l’esprit pour qu’il soit attentif au sens profond et caché porté par la mélodie…
Lorsque le cœur s’envole, on touche l’essence du morceau, portée par un chœur où s’entremêle et dialogue la douceur diaphane des sopranes avec la rugosité impénétrable mais pénétrante des barytons, dans la caresse du souffle d’un alto, dans les échos fuyant des ténors…
On sent un bouquet fleuri de cet ensemble, qui nous transporte dans les plaines enherbées de la liberté, dans les jardins odorants des joies enfantines, dans l’âpreté du mystère de la souffrance et du mal, dans la nausée de l’injustice et de la méchanceté gratuite.
La musique se vit. La musique transpose dans un seul sens les sensations qu’on peut éprouver avec tous les autres. Quand on est pris soudain, le cœur se dilate et la raison pour un instant se tait, envahi d’une grande paix, et s’ouvrant par-delà la musique à une grande paix intérieure…
Pour moi, la musique, c’est cela. Plus on s’en éloigne, moins elle répond à sa mission, d’ouvrir à l’écoute, à se taire, au silence… ou elle peut inviter à la réflexion, à la profondeur, à la découverte de l’ouverture à un inconnu.
Il y a de la musique à Iquitos. Quelques morceaux de cumbia, toujours les mêmes, mixés et remixés. Le son à fond. Les basses les plus puissantes possibles. Une puissance abrutissante qui fait bourdonner les oreilles. Battre le cœur. On ne peut plus parler. On ne peut plus s’écouter. Un marteau qui vient et revient s’abattre sur la tête comme il s’abattrait sur une enclume.
Tous les lieux publics, bars, centres de loisirs, barbecues, sont esclaves de cet abrutissement généralisé. Une partie de carte ne peut être menée en réfléchissant à ce qui se passe, où en essayant de compter combien de cartes sont tombées. Inutile, on ne pense pas. On se ferme à tout ce qui n’est pas ce son. Il fatigue, il opprime, il asservit. Et ceux qui s’y soumettent usent pleinement de leur libre arbitre pour le faire, et accepter de se faire opprimer.
La musique… elle est née pour être écoutée. Elle fut aliénée pour être entendue.
C’était la réflexion musicale du jour,
Choshow, amateur de belles choses, de bel art, de belles musiques…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire