mardi 30 août 2011

Traversée du fleuve

Un nageur sachant nager sans avoir appris à nager est un nageur original.
Que dire d’un gugus qui traverse une rivière dont le courant est assez fort… alors qu’il n’a jamais appris à nager le crowl ? Insensé ? Inconscient ? Vous en avez d’autres ?
Et bien… tindin ! C’est moi ! Vous l’aviez deviné. Un fleuve très large, d’environ 80m, le Nanay, me séparait d’une merveilleuse plage de sable blanc. J’entrepris donc, en suivant mes amis, de faire la traversée. A la nage. Mais je ne sais pas nager… heureusement que ce n'est "qu'un" affluent de l'Amazone. Pas le plus petit du reste...
Les 20 premiers mètres, on avait l’eau jusqu’à la ceinture, puis aux épaules, et enfin au cou. Et enfin… la nage. Pendant peut-être 30m, pas de courant, c’était tranquille. Peinard. Facile comme on pourrait dire. Puis ça c’est compliqué…
L’endroit en question est situé en gros à l’intersection entre deux affluents qui se rejoignent. Au début, j’étais dans la zone « d’influence » du faible. Pas de difficulté. Pas de courant. Puis il y a eu le deuxième. Vraies difficultés. Beaucoup de courant.
Enfin… assez pour moi. Nageant gentiment à la brasse, maladroitement, et me retournant régulièrement pour me poser un moment sur le dos, j’avais l’impression de faire du sur place. J’avais traversé l’essentiel de la distance en bien moins de temps que les 20 derniers mètres…
Fatigue. Muscles épuisés. Douleurs dans les abdos et les bras. Souffle qui s’échappe. Tentation de céder à la panique…
Pas de bateau pour me rattraper. Pas d’autre nageur capable de me sauver à moins de 2 minutes à la nage. Pas d’endroit où me poser.
La sensation d’être seul. Seul au milieu du fleuve. Seul avec soi-même. Seul avec sœur la mort qui vient tendre sa main… Se noyer… couler… tout finit…
Pfh… je suis bien trop bête pour faire demi-tour ! Et bien trop vaniteux pour croire que je n’atteindrai pas le bout. Plus cela devient difficile, et plus ça devient intéressant ! On éprouve bon nombre de sensations un peu extrêmes, fortes, lorsqu’on se sent si faible, si impuissant face à la nature. Des mètres cubes d’eau qui s’écoule… un petit Choshow qui fait pas 70kgs…
L’histoire finit plutôt bien, puisque vous lisez ces lignes. Je poursuis mes efforts, et finalement, à bout de souffle, je touche le rivage, et je m’étale sur le sable. Puis je me retourne. Et enfin, je me lève pour me laver un coup dans le fleuve histoire d’enlever le sable, et je me planque à l’ombre. L’aventure s’achève.
Le plus cocasse dans l’histoire, c’est qu’à la piscine, je ne suis pas capable de faire deux allers retours. 100m, c’est trop dur pour moi. ^^
C’était une aventure extraordinaire de Choshow au Pérou,
Votre bloggeur nageur, qui se démène pour s’inventer des défis toujours plus fous,
Choshow, nageur amateur, qui aimerait bien avoir des palmes quand il va se baigner… ^^
PS : Le jour où je saurai nager, j’irai 15-20 kms plus loin, directement dans l’Amazone ! ^^

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