jeudi 18 août 2011

Saga numéro 1: les saints du Pérou

Dans la vie, il faut savoir faire des choix.
Je choisis d’expérimenter une nouvelle façon de poser les messages sur ce blog : le cycle. Ou la saga.
Je vous expose l’idée : il y a un message qui est pas trop mal sur le blog ? Hop ! Un petit message pour Choshow, et il tente l’impossible pour vous faire d’autres messages dans le même style.
Et si vous le faites pas, je m’en occupe ! J’ai déjà l’intention de vous faire une super saga de deux semaines en Septembre sur mes aventures autour de Cuzco. Normal, me direz-vous, si je fais un blog sur mes aventures au Pérou, autant que je parle de mes voyages !
En attendant, j’ai choisi de vous faire de la culture générale, à la lumière de ma vie ici.
Cette semaine, le plus improbable surement pour la majorité d’entre vous, quoique, je vais vous faire une série de message sur les saints. Les saints ? Sérieux ? J’y crois, moi ? Ben, j’ai été pas mal matérialiste dans ma façon d’aborder le monde pendant longtemps, mais l’exemple de certaines personnes m’a beaucoup changé dans le passé, et les saints, héros du quotidien, héros de la foi et de l’amour, ont changé la vie de tellement de personnes… En plus, pour ceux qui ont soif d’extraordinaire, de mystique, et autres, vous serez comblés !
Ma paroisse porte le nom de San Martin de Porres. Je vais travailler dans la communauté de Fray Martin de Porres. On l’appelle l’apôtre de la charité, l’ami des animaux. Son corps repose à Lima près du corps de sainte Rose de Lima dans l’église saint Dominique. Quand je passerai par Lima, promis, j’irai y faire un tour. Sa vie en quelques mots...
Né en 1579, d’un chevalier espagnol de l’ordre d’Alcantara, gouverneur du Panama, et d’une noire de Panama. Ce magnifique petit mulâtre comme dirait les espagnols, ou métis pour faire plus politiquement correct, fut baptisé dans l’église de saint Sébastien, où sainte Rose sera baptisée 7 ans plus tard. Il apprit le métier de coiffeur, de chirurgien et s’occupait aussi de choses comme la pharmacie, la médecine, les saignements… et il a commencé à exercer la charité envers les pauvres. Il rentre à 15 ans dans le monastère des dominicains du très saint rosaire et intègre l’ordre neuf ans plus tard. A partir de là, pendant 45 ans, il ne cesse de progresser dans la charité et l’amour du prochain. L’assistance aux pauvres et malades (et même aux animaux), la prière (la nuit pendant des heures), les pénitences (il portait le cilice) : sa vie en trois mots, qui se retrouvent dans un seul : la charité.
Il y eut des miracles dans sa vie : il s’élevait au-dessus du sol régulièrement pendant ses états d’oraison (cœur à cœur avec Dieu) et de pénitence. On l’a souvent vu à genoux à deux mètres au-dessus du sol en face de la croix de sa cellule (chambre du moine). Il parlait aux animaux, et un jour, un chien, un chat, et une souris ont mangé dans le même plat sous ses yeux, tandis qu’il leur parlait comme à des personnes. Et ses dévotions particulières étaient pour le Christ crucifié, la vierge Marie du rosaire et le bon ange gardien. Jésus sacrement, aussi, passant des heures devant le tabernacle, luttant contre le sommeil dans la prière, et ayant de fréquentes extases mystiques.
Il a converti son couvent en hôpital, et emmenait les pauvres sur son dos dans sa cellule, « la charité est au-dessus de la clôture ». Il a fondé un asile pour enfants où il leur apprenait un travail. Lorsque la variole envahit Lima, son activité et ses soins se sont multiplié, tant et si bien qu’on affirme l’avoir vu soigner des personnes à plusieurs endroits en même temps, ayant le don d’ubiquité. C’était l’ange de Lima. Il souffrit beaucoup d’attaques du démon, mais sentait le soutien de la vierge. Il mourut le 3 novembre 1639, ses frères ayant entonné le credo (je crois en Dieu, synthèse de la foi chrétienne).
Voila, je passe une partie de ma vie sous la lumière de ce saint. S’il peut m’enflammer de son amour pour les autres, m’apprendre à me considérer toujours comme le dernier et me servir de modèle lorsque la fatigue, l’ennui et le sommeil me détourne de la prière, alors moi aussi, je pourrai devenir un saint.
Un voyage transforme. On rencontre des gens. La vie en est changée.
Moi, j’ai rencontré san Fray Martin de Porres. Que ma vie ne soit plus jamais la même.
Petits détails : pour ceux qui croient encore que les missionnaires catholiques ont évangélisé l’Amérique Latine par la force, il faut savoir que ce saint n’a jamais souffert du racisme (même si à cette époque beaucoup de noirs étaient esclaves) , ni ne fut maltraité par les prêtres, mais reçut une éducation profondément chrétienne et apprit très tôt à donner aux pauvres. On est au Moyen-âge, ou juste après sa fin, et c’est par des saints comme Fray Martin que le Pérou s’est converti au catholicisme. On ne convertit jamais les cœurs par la force, seulement par l’amour. Je vous donnerai très bientôt d’autres vies de saints péruviens, pour que vous goutiez à la lumière du Pérou, pays merveilleux dont la lumière de ses saints rayonne sur le monde…

PS: Prière trouvée à saint Martin de Porres:
Glorieux saint Martin, toujours compatissant, père des pauvres et des nécessiteux; regarde-nous avec pitié et prie toujours pour nous, qui t’invoquons avec une foi absolue en ta bonté et ton pouvoir. Ne nous oublie pas devant ce Dieu, que tu as toujours servi et adoré, Père, Fils, et Saint-Esprit, que nous voulons également servir et adorer aujourd’hui et pour l’éternité. Amen.

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