Aujourd'hui, je vous touche un petit mot d'un travail qui devrait me prendre pas mal de temps dans le mois qui vient.
Il y a une culture, la cacahuète du Pérou comme on dit en France, ou sacha inchi, qui est assez intéressante et sur laquelle je dois faire en collaboration avec les gens de l'ONG et un groupement de producteurs... une étude d'impact. Les approches sociaux économiques doivent être regardées, ainsi qu'environnementales.
J'ai donc eu droit aujourd'hui à ma première sortie pour faire mon enquête, interroger les gens grâce à ma feuille de questions, et je suis allé sur le terrain.
C'est là où c'est plus amusant, donc je vais plus en parler...
Pour aller voir les parcelles, on a pris le motocarro, sauf qu'on était 4 passagers, et il n'y a la place que pour trois à l'arrière... donc le gars avec qui on bosse est carrément allé se mettre les pieds dans ce qui sert de coffre et la tête au-dessus du niveau du motocarro! Inutile de le préciser, ça donne l'air d'être un peu dangereux, et le seul moyen de se rassurer est de se dire qu'on va au maximum à 30-35km/h, donc le danger est somme toute assez réduit... Passant donc à travers des chemins où la route est assez précaire, voir carrément pourrie, on a du à plusieurs reprises descendre du motocarro et aller le reprendre un peu plus loin, ou aider à le pousser.
Et votre cher reporter de l'extrême n'a pu s'empêcher d'essayer cette nouvelle façon de se déplacer... et a donc lui aussi choisi de se mettre à l'arrière du motocarro! Il a même pris un film (je ne sais pas si je peux le mettre sur le net, c'est que la connexion est pas top ici...)! Et beaucoup de photos.
Bon, au bout d'un moment, on a abandonné le moyen de transport le plus utilisé d'Iquitos pour aller sur les parcelles en nous servant de nos chers pieds. La première, ça allait, c'était pas trop loin. On contourne un petit lac où il y a surement de la pisciculture, puis on sort des sentiers battus pour s'enfoncer dans la jungle, et on arrive à un endroit qui n'est pas très différent de la jungle, mais qui est la fameuse parcelle. D'accord... j'ai pas trop compris où se trouvait la culture qui nous intéressait, mais bon. On est donc passé aux deux suivantes, qui pour le coup, était beaucoup plus loin.
Cheminant gaimant sur des routes qui ne méritent pas de porter ce nom à certains endroits, nous arrivons jusqu'à un endroit du chemin où nous grimpons carrément sur le côté, pour nous retrouver dans la jungle une fois de plus, alors que nous traversions l'extérieur de charmantes propriétés de je ne sais quel gringos ou riche péruvien... enfin, quoiqu'il en soit, une nouvelle fois dans la jungle, suivant un semblant de sentier battu, ayant besoin d'une machette qui nous aurait bien aidé pour progresser dans ce milieu. Après avoir sauté au-dessus de fleuves (ruis, à peine un ruisseau), sauter par dessus des troncs (enjamber pourrait-on dire...), affronter des créatures féroces (éviter de se faire mordre par des fourmis rouges), et éliminer des prédateurs féroces (tuer deux-trois moustiques), nous sommes arrivé à ce qui avait à peine plus l'air d'être une parcelle de culture. Mais, ô grand mais, j'ai vu la fameuse culture dont il était question. J'ai même goûté à la graine. Ca ressemble à de l'amande ou de la noix, mais ça laisse un arrière goût un peu âcre dans le fond de la gorge... enfin, je ne sais pas trop comment expliquer. Mais bon, pour un peu plus d'un gramme de graine (à peu près son poids), j'ai mon gramme d'omégas 3-6-9... et oui, c'est tout l'intérêt de cette culture. J'avais déjà mangé du gâteau au sacha inchi (pas mauvais je l'avoue), mais la graine, pas encore.
Bon, on a vu aussi la troisième parcelle, toujours la même, mais on voyait quand même à peu près clairement où était cultivé la fameuse culture.
En revenant, j'ai pu voir une parcelle qui avait été défrichée et brulée, et sur laquelle poussait des ananas. Ca fait plus propre, on s'y retrouve mieux, mais dans deux ans, il n'y a plus de fertilité et il faut aller bruler ailleurs. Faut choisir, dans la vie...
Bon, voila pour ma sortie. J'ai vu aussi des zones où les arbres sont abattus, des papillons, des fleurs... enfin, plein de belles choses. J'ai beaucoup marché. C'est chouette de faire ces visites! ^^
Je vous souhaite à tous de pouvoir faire d'aussi charmantes ballades. Mais éviter d'y aller en mettant les deux pieds dans le coffre d'une voiture et de vous accrocher au toit. La limitation de vitesse n'est pas la même en France, et ce qu'on peut faire avec un motocarro, c'est pas pareil qu'avec une voiture.
Votre reporter casse-cou de la jungle,
Louis
PS: Dès que la vidéo est sur picassa (j'arrive pas à faire marcheer dailmotion... : / ) vous pouvez la voir avec ce lien. Et les photos sont accessibles sur le même album:
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| 2011-06-30 |
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